Du haut de mon balcon

Du haut de mon balcon, j’étais toute impuissante.

Ce lundi vers 23h, j’essayais de travailler mais avec cette pluie, je ne puis me concentrer. J’ai donc décidé de regagner la chambre et dormir.
Je me suis réveillée vers minuit afin de poursuivre mon travail. De ma chambre, j’entendais la pluie tombée à grosses gouttes je n’y pouvais pas grande chose. Il est maintenant 2h et je retourne me coucher.

À 04h, je me réveille en sursaut pour reprendre mon travail. Il m’est difficile de dormir longtemps lorsque j’ai du travail à finir. Mais cette nuit, à mon réveil, le bruit de l’eau ne me laisse pas indifférente et je décide donc de m’aventurer au salon. Premier constat pas d’électricité. Je sors la tête au balcon et j’ai le souffle coupé en voyant le niveau de l’eau en bas ! Je reste immobile et mes larmes prennent le relais pour manifester mon désespoir. De douloureux souvenirs d’il y a 3 ans resurgissent comme dans un film.

Enfermée chez moi un soir, enceinte de Wassallah et à 2 jours de mon accouchement, l’eau a failli m’emporter car toute la maison inondée. Le lit sur lequel j’étais couchée nageait littéralement dans cette eau puante, boueuse et infesté de toutes sortes de microbes.
Aujourd’hui , du haut de mon balcon, j’assiste à cette scène effroyable des clôtures qui n’ont pas pu résister à la force de cette eau assassine. Toujours du haut de mon balcon, je vois l’eau montée chez les voisins au rez-de-chaussée et même au premier. Une fois de plus je n’ai que mes larmes pour manifester ma douleur, mon impuissance, mon mal-être.

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Du haut de mon balcon, j’entends du bruit provenant du grand espace qui nous sert de jardin ou de séchoir à linge. Je constate avec effroi que le chien enchaîné à sa niche sur laquelle s’est effondrée la clôture. tout comme nous, piégé par l’eau, il se débattait depuis des heures déjà pour ne pas se noyer. “Mon DIEU!, comment arriver à lui ?” dis-je. À qui demander de lui venir en aide? À ses personnes déjà soucieuses de leur devenir? Ces personnes qui dans un total désespoir cherchent à sauver leurs vies celles de leurs familles ? Quant aux dégâts matériels, l’heure n’est encore pas au bilan. Une fois de plus, je n’ai que mes larmes pour témoigner mon désarroi, mon ras-le-bol. Je cherche des réponses et je n’en trouve point. Je vois des voitures emportées par le courant tel des feuilles emportés par le vent avant se retrouver renversées ou cabossées avec les bâtiments. Mes voisins m’ont informé que depuis 02h du matin, le nombre de voitures emportées par cette eau assassine, venue nous engloutir, ne pouvait être chiffrée. À cette remarque, je ne pus m’empêcher de penser : “qu’elle engloutisse autant de voitures qu’elle souhaite, pourvu que ces familles surprises et prises au piège s’en sortent”.
Du haut de mon balcon, je reste spectatrice d’une scène incroyable en compagnie de Wassallah qui a aujourd’hui 3 ans. Je me dis qu’elle ne comprendra jamais tout ce qui m’anime en cette nuit noir et que dans son âme de petite fille, elle devait tout simplement se sentir en sécurité sur mon dos. Pendant que je cherchais une réponse, une solution aux enfants des voisins pris au piège, une solution pour ces familles qui ne demandaient qu’à se loger, elle me souffle à l’oreille “maman j’ai peur”.

Du haut de mon balcon, je ne peux m’empêcher de compatir pour ses personnes qui, au réveil, sinon à la fin de la pluie, devront faire le bilan des dégâts psychologiques, matériels et physiques.
Du haut de mon balcon, je ne cesse de me demander “comment, mais comment font-elles ? Quel est l’état de leur moral ? Si le mien est ainsi alors que je suis à 10 mètres du sol, comment est le leur ?
Elles-mêmes qui subissent de plain-pied les affres et caprices de cette pluie venue nous engloutir sans pitié, sans compassion et sans considération pour la vie nos enfants. Du haut de mon balcon, dans ma position de résignée, à ce moment précis, je n’ai qu’une seule pensée:” qu’allons-nous faire? qu’adviendra-t-il de nous ?”

À présent, il est 05h 47mn, mon sommeil s’en est allé laissant place à l’angoisse et à une volonté de changement de quartier, à une volonté de me battre en mettant à l’abri les miens afin de ne plus jamais revivre ce cauchemar qui nous hantera pendant longtemps.
Pour l’instant, la journée risque d’être longue…

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