Stop Violence Conjugale!
Nous passons notre temps à incriminer les violences basées sur le genre. Nous encourageons et exhortons les personnes à dénoncer cela et disons « Stop aux VBG, VS, VC ». Mais, l’un des aspects dont nous n’avons pas toujours tenu compte, c’est l’attitude des femmes victimes elles-mêmes. Ces victimes qui refusent d’admettre que les conjoints qui les battent sont passibles de poursuites pénales. Certaines le savent mais renoncent délibérément à se confier aux autorités compétentes.
Comme l’indiquent les captures, ça se passe dans un groupe de plus de 100.000 membres, un groupe de mamans qui se partagent leurs expériences. La plupart des commentaires que j’ai salués fustigeaient la publication mais une race particulière de femmes trouvait des excuses pour l’homme tout en exhortant la femme à ne pas fâcher le monsieur.
Comment comprendre que des femmes elles-mêmes acceptent la violence conjugale? Comment comprendre que sous le fallacieux prétexte qu’ il faut penser aux enfants ou que le mari est le chef de la famille, l’on puisse demander à la femme de tout accepter ?
Pour d’autres, les hommes sont toujours ainsi et il faut l’accepter et vivre avec. Ainsi, il est demandé à ces victimes « d’attraper leur cœur » et confier leur sort à Dieu.
En réalité, certaines femmes apparaissent comme des complices ou à tout le moins, leurs passivités coupables pérennisent les comportements de leurs bourreaux. A lire aussi « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes«
Comment mener cette lutte ( violence conjugale ) à bien quand les victimes elles-mêmes n’ont pas conscience du danger encouru? Comment y parvenir quand elles n’ont pas conscience que le mari qui bat sa compagne est un hors-la-loi ?
Comment leur faire comprendre qu’elles ne sont pas des tam-tams qu’il faut battre selon les humeurs des maris indélicats ? Comment leur faire comprendre que c’est une forme de violence et qu’elles ont le droit de se défendre
ou d’être défendues ?
Comment leur faire comprendre que ce n’est pas une norme d’être battue dans un foyer conjugal?
Voilà où se pose le gros problème. Une chose est de lutter contre ce phénomène, une autre est de sensibiliser, d’éduquer les femmes sur les notions de violence afin de les amener à ne plus tolérer de telles pratiques dans la passivité contemplative nocive. Mais de les amener à dénoncer cette forme de violence qui bafoue leur droit, leur dignité.
Comme l’écrivait une internaute « Certains commentaires glacent mon sang… Le mariage, le foyer est au-dessus de tout, même si tu sers de punching-ball en fonction des humeurs d’un cinglé. » Tu peux y laisser ta vie, tu vis dans la peur et tes enfants aussi … Ok, mesdames de grâce faites TOUT pour apprendre à vos filles à être indépendantes et à s’aimer… Que Dieu éclaire celles qui en ont besoin à ce sujet… »
Une autre internaute : « les hommes violents ont encore de beaux jours sous nos cieux. Non à la violence conjugale«
Quelle est cette race de femmes pour qui la prison est un enfer pour leur homme bien-aimé? Enfermer le papa de leurs enfants est un sacrilège mais qui trouve normal d’être battue nuit et jour? Quelle est cette race de femmes pour qui le foyer est au-dessus de tout?
Il y a des femmes qui ont jeûné, prié, frappé à toutes les portes, invoqué tous les saints pour avoir un mari et un foyer et qui mettent ce dernier au-dessus de leurs vies. D’autres préfèrent sauver les apparences et souffrir seules dans le silence.
Je comprends pourquoi certaines mamans ferment les yeux sur les agressions que subissent leurs propres enfants du fait de leur géniteur.
Mais laissez-moi vous dire que ce n’est pas de leur faute. Oui, la faute est à notre société africaine qui idéalise le mariage.
Une société qui considère qu’une femme qui n’est pas mariée après 25 ans doit s’inquiéter.
Oui, la faute est à notre société qui a fait croire à la femme qu’elle est un instrument aux mains de son conjoint qui peut en disposer comme bon lui semble.
Oui c’est la faute à cette société qui exige de cette même femme un respect absolu à son époux. Selon cette même société, le respect d’une épouse envers son mari est un devoir « sacré », je voudrais en rire! Et pourtant le respect dans le couple est et reste mutuel.
Oui, cette société qui dit à la femme de ne jamais refuser son homme quelle que soit la fatigue, son état de santé, même après un accouchement récent et traumatisant.
Cette société qui lui dit : »Femme sois soumise à ton homme et ne te refuse jamais à lui car auprès de lui se trouve ton paradis. » Je rétorque, foutaise!
Cette société lui dit la cuisine, la maison, les enfants sont de ton ressort au point où certains hommes refusent même une aide-ménagère. Pour ceux-ci, le devoir de la femme est de faire la cuisine, le ménage en gardant toujours le sourire et en restant belle pour son homme. Ne jamais lui dire NON quand il veut avoir du sexe, lui obéir et lui donner toujours raison.
En réalité, nos hommes tout comme ces femmes qui ont été formatés par cette chanson qui dit: »Femme = devoir » doivent comprendre que les choses ont changé… Eh oui, tout a changé.
Il n’y a plus que l’homme qui subvient aux besoins de la maison. La femme aussi y contribue énormément à divers égards.
En outre, l’homme ne peut contraindre son épouse à des rapports sexuels indésirés. Le faire ainsi n’est rien d’autre qu’un viol et puni par la loi. Eh oui, elle a aussi le droit d’exprimer son désir et son envie de son homme.
Eh oui, les tâches se doivent d’être partagées. Ceci est une question de bon sens. Car le foyer est le lieu de la complémentarité,
de l’entraide. Dans un foyer, il existe une équipe et non une relation de supérieur à subalterne. 
Et nous ne nous lasserons jamais de dire à ces femmes, qu’elles ont plus de droits que n’importe qui. Que leur vie leur appartient et qu’aucun homme n’a droit de vie ou de mort sur elles. Que leurs corps ne sont pas des tam-tams ; qu’elles ont le droit à l’amour, au respect, à la considération dans leur vie de couple. Que l’homme a tout aussi intérêt à se battre pour la survie de son foyer. Et surtout que lorsqu’elle porte la vie, l’homme a le devoir de la protéger et non de l’exposer à des traitements au risque de sa vie et de celle du bébé qu’elle porte.
