Le pardon, cet exercice difficile auquel je me suis soumise la veille du Ramadan.

Échanges avec mon frère :

Moi : Tu sais, j’ai décidé de sauter le pas, je veux cette fois faire le jeûne, commencer à faire de façon régulière mes prières. J’espère continuer sur cette lancée. En tout cas, je le veux.

Lui : Dieu merci. Tu fais bien ma sœur je t’y encourage. Il n’est jamais tard pour se rapprocher de Dieu. Vas-y, fonces!

Moi : Merci pour tes encouragements, c’est un peu grâce à toi! En tout cas, je le veux.

Lui : Non, moi je n’y suis pour rien. La décision t’appartient. Je serai à tes côtés pour te soutenir.

Moi : Merci sincèrement, mais dis-moi, que puis-je faire de façon concrète, car il y’a longtemps que j’ai prié.

Lui : Attends, ma batterie est à plat, désolé, je rentre et je te balance un certain nombre d’informations qui vont t’aider.

Moi : OK, mais dis-moi, en ce qui concerne la prière en elle-même, j’ai un peu perdu mes repères.

Lui : Ne t’inquiètes pas. Ce qu’il te faudrait, c’est de trouver un Oustaz en ligne qui va te guider. Va sur Google.

Moi : OK, je vais faire un tour sur Google.

Lui : mais tu sais, avant d’entamer le jeûne, il faut que tu allèges ton cœur. Prends un peu de temps, fait deux rakats même s’il le faut. Adresses-toi sincèrement à Dieu. Ouvre-lui ton cœur. Et surtout, il te faudra faire un exercice. Celui du pardon total.

Moi : ……

Lui : Oui, tu dois essayer de pardonner tout. Et demander pardon aussi.

Moi : (Silence)

Lui : si, si, tu dois le faire, c’est important pour entrer de plain-pied dans le mois saint.

Moi, répondant calmement : Je ne peux pas.

Lui : et pourtant il le faut.

Moi : je ne pense pas pouvoir le faire.

Lui : cela est nécessaire. Penses-y. Tu ne peux vouloir entrer dans un mois de pardon et puis avoir un cœur chargé.

Moi : (Silence)

Lui : tu es là ?

Moi : encore un silence (je ne pouvais pas parler). Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche. J’étais comme tétanisée. Et mes larmes ont commencé à couler.

Lui : tu sais, certains de nos hommes de Dieu prient en longueur de journée, font le Ramadan, mais ont toujours des problèmes. Tu sais un peu à quoi cela est dû en partie ?

Moi, en pleurs, en sourdine, seules les larmes qui perlent sur mes joues peuvent témoigner de mon mal-être à ce moment précis…

Lui : tu sais pourquoi ? C’est parce qu’avant tout, elles n’ont pas pris le soin de vider leur cœur de tout. Car une personne qui veut être en communion avec son Dieu, une personne qui veut se rapprocher de son créateur, une personne qui aspire au pardon, à son tour pardonne. C’est aussi simple que ça. Afin qu’Allah lui ouvre les portes du paradis.

Je ne sais ce qui s’est passé à ce moment précis. Il a dit tellement de choses qui m’ont touchée du plus profond de mon âme… J’ai ressenti ses paroles comme une sorte de délivrance. Évidemment, je n’eus que pour réponse de chaudes larmes.

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C’est tellement vrai.

Comment veux-tu qu’on te pardonne, toi, quand toi-même tu ne veux pardonner à personne ?

Toi, tu es fait pour être pardonné quand les autres sont condamnés à ne pas recevoir ton pardon ?

Tu dis que tu veux te rapprocher de Lui, et pourtant, Lui, il est sainteté.

En lui, il n’y a pas de haine.

En lui, il n’y a pas de crainte.

En lui, il n’y a pas de ressentiment.

En lui, il n’y a pas de méchanceté.

En lui, tout est grâce.

Est plus proche de lui, ce cœur-là qui s’est affranchi de la haine de son prochain.

Ainsi, le rapprochement est plus étroit ; il entend et te répond pour toujours.

Après nos échanges, je n’ai pas cessé de ressasser ses paroles oh combien apaisantes. C’était un peu comme si je n’attendais que ça. Oui, c’est une sorte de délivrance.

Quand j’y pense. J’avais donc le temps et l’énergie pour en vouloir à ces personnes, qui je ne pense pas, en valent la peine.

Chaque instant, chaque énergie doivent être mis à profit  pour prier Dieu, pour s’investir dans ses projets, dans sa famille et non pour nourrir de la haine pour qui que ce soit, même, justifiée.

Comment pouvons-nous à la fois prétendre aimer Dieu qu’on ne voit pas et haïr nos semblables humains qui fautent, qui se trompent avec des insuffisances énormes ?

En réalité, la vie est trop précieuse. Notre temps l’est encore plus. Et moi, ce soir, j’ai décidé de ne plus haïr. Et d’ailleurs je n’ai même plus de force pour cela.

J’ai décidé de pardonner tout.

Eh oui!

Et aux environs de 01h du matin, sur mon tapis de prière, Dieu, je me suis ouverte à toi.

Toi qui es omniscient,

Toi qui es omnipotent,

Toi qui n’as pas été engendré,

Toi qui n’as pas engendré,

Toi qui es Saint,

Toi qui es pardon,

Toi qui pardonnes,

Je t’ai ouvert mon Cœur, merci d’y demeurer à jamais.

Bon mois saint.

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