En ce début de ramadan, une pensée pieuse pour toi, personne d’exception dans l’entre deux de ma vie : Grand père et ami Sidi.
Depuis ce départ douloureux dont les sanglots ne cessent de me nouer la gorge, je n’ai jamais pu et su parler de toi. Mais aujourd’hui, je tente, avec ce stylo larmoyant, de revenir sur tes pas d’éternel vivant pour dire l’indicible.
Petite fille, j’étais très attachante. Et ma tendre enfance a été marquée par des personnes âgées qui m’ont prise en sympathie, qui m’ont dorlotée comme une poupée. Une que je n’oublierai jamais, mémé Djeneba avec qui je passais beaucoup de temps et qui m’aimait énormément. Dans un autre cadre et contexte, je ferai des pages à son sujet.
Il y’a eu un autre, un grand homme qui a marqué mon enfance, pépé SIDI, que dis je? Mon ami, mon papa, mon complice.
Je me souviens de cette chose qu’il me faisait tout le temps avec l’argent. Il me présentait à chaque fois une pièce d’argent et un billet. Évidement je choisissais la pièce ne connaissant pas la valeur du billet à cette époque là. Et lui en était mort de rire. Je me faisais toujours prendre par son piège.
A lire aussi ” Ramadan 2018: Le Pardon “
Il m’embarquait dans sa voiture et partait faire le tour avec moi. Il m’achetait des yaourts, des fruits biscuits et autre. Je me rappelle que notre retour dans la grande cour faisait toujours des jaloux auprès de mes cousins qui me demandaient sans cesse les fruits que je gardais jalousement. Ah l’enfance!
A lire aussi ” Musulmans de circonstances “
Ces moments que je passais avec lui bercent encore mes souvenirs d’enfance. Il avait toujours du lait en poudre pour moi. Sachant que j’en aimais énormément, il m’en gardait toujours. Quand il devait boire sa bouille de riz, il m’en gardait également toujours. Il finissait toujours par somnoler devant la télé et moi je riais tout le temps.
On causait beaucoup. Il m’a appris à faire la prière. À égrener le chapelet avec les formules de zikr. Oh! Que cet homme est bon et qu’il m’a aimée par dessus tout! Il se moquait bien de ma façon de parler le dioula (bambara).
Il a été pour moi un appui considérable.
A lire aussi ” Là d’où je viens “
Quand j’ai appris son décès, moi qui ai du mal d’ordinaire à couler des larmes, ce jour là, j’en ai coulé à flots. J’étais grande, et je voyais mon complice partir. J’ai eu mal très mal surtout pour ses enfants qui en étaient très affectés.
En ce mois de Ramadan, j’ai une pensée pour lui. Pour tous nos bons moments , pour ses enseignements, pour son attachement à ma personne, pour sa bienveillance. J’ai une pensée profonde pour les valeurs qu’il incarnait. Il était rassurant, il avait un charisme étonnant. Homme de principe surtout.
Repose en paix et sache Pépé SIDI que tu as marqué ma vie de façon positive. Et je ne l’oublierai jamais.
