Adja, une autre victime de la COVID19

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Depuis des semaines que nous sommes confinées à la maison, Covid19 oblige, mes filles Waxallah, Matou et moi-même avons décidé de défaire nos cheveux et de nous faire belles.
Ça ne pouvait pas tomber plus mal vu que tout était fermé. Je décide tout de même d’aller chez ma coiffeuse. Mesures sanitaires obligent, tous les marchés ferment à 15h, semble-t-il, une décision générale valable pour tous les marchés.
Nous trouvons un salon de coiffure de justesse.
La coiffeuse, voyant l’urgence de ma sollicitation va accepter de démêler les cheveux de mes filles.
Et moi je décide de me faire des nattes “Marcoussis” en attendant le Ramadan qui est pour bientôt.

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La dame du salon, d’un certain âge a fait appel à une tresseuse.
Que ne fut pas ma surprise de voir Adja la tresseuse!. Nous sommes saluées et avons pris les nouvelles de nos familles respectives. Et tout n’était du tout rose chez Adja.
Figurez-vous qu’après la perte de son salon de coiffure survenue lors de l’incendie du marché, le conjoint d’Adja a pris ses jambes à son cou en pleine covid19.

Il l’à laissée seule avec leurs trois enfants entièrement à charge, plus le loyer ainsi que les factures.
Tirant le diable par la queue en cette période de Covid19 avec son corollaire de mesures strictes appliquées au marché de la Palmeraie, Adja pour joindre les deux bouts se bat comme un beau diable. Aujourd’hui, elle vend de l’attiéké Abodjama au marché de la Palmeraie et tresse lorsqu’elle arrive à gagner quelques clientes. A lire aussi ” Le genre de mari que chaque femme aimerait (devrait) avoir

Voyez-vous comme la vie n’a fait aucun cadeau à Adja.
Ainsi va la vie d’une femme, mère désespérée mais qui tient pour ses enfants.
Lorsqu’elle me proposa de lui prendre un peu d’attiéké, je n’ai malheureusement pas pu car n’ayant moi même plus d’espace pour stocker dans mon réfrigérateur. Mais je promis de revenir en prendre une autre fois.

Ma seule note d’espoir c’est son anecdote avec ses enfants qu’elle me raconta : “Tu sais, chaque soir, en rentrant à la maison, les enfants m’attendent avec du savon et de l’eau pour que je me lave les mains avant d’accéder à la maison. Ils disent qu’il y a le Coronavirus que maman doit bien se nettoyer de toute la poussière du marché.”

Des héroïnes de l’ombre à soutenir.
Des mamans soucieuses de la santé de leurs enfants qui bravent la maladie, la psychose généralisée pour aller chercher de quoi nourrir leurs enfants.

Elles sont nombreuses ces femmes battantes qui ne connaissent aucun épanouissement personnel mais qui ne font que vivre pour les autres.
Toute leur vie n’est que devoir, obligation, soumission.
A quand leur plein épanouissement ? Quand est ce que le gouvernement se penchera sur leur situation ?
Comme je ne cesse de le répéter, la femme africaine n’a toujours pas la place qu’elle mérite dans nos sociétés.

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