“Maman, ma camarade Grâce me harcèle”

maman ma camarade de classe Grâce me harcèle

” Maman, ma camarade Grâce me harcèle”. J’ai reçu cette confession de ma fille comme un coup de poing dans la poitrine.
L’entendre dire cela m’a fait imaginer toutes sortes de films et je me suis revue à cet âge ou presque avec un camarade de classe qui était affectueux au tout début et qui a fini par être mon bourreau.
J’ai pensé à ce que je ressentais à chaque fois que le jeune Tidiane me battait sur tout le trajet en rentrant de l’école sans que je ne puisse rien faire. Le plus étonnant était la déception que je ressentais.
Tidiane était une sorte de protecteur pour moi mais il a fini par me faire plus mal que tous les autres camarades alors que je n’étais qu’au CP2. Il m’est arrivé d’appréhender avec beaucoup de peur les jours de classe.
L’instant d’une seconde, je me suis remémorée mon histoire et j’ai eu de la peine pour mon bébé.
“Comment ça tu veux bien m’expliquer ? Tu veux qu’on en parle?”, ai-je demandé.
“Oui”.

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A cet instant précis, j’ai su que quelque chose n’allait vraiment pas.
Ma fille est très introvertie et aime tellement protéger son entourage même s’il lui fallait subir toute sorte de torture.
Elle se taisait pour ne pas qu’on réprimande ses amis, mais aujourd’hui elle décide de rompre le silence et je sentais qu’elle voulait parler, qu’elle avait des choses à dire et j’en ai eu le cœur encore plus brisé.
Je l’ai attrapée par la main et nous nous sommes assises sur le lit. Je lui ai demandé si sa maîtresse était au courant et depuis quand elle subissait cela ? Je lui ai demandé si elle voulait que je passe à l’école et en parler à sa maîtresse.
Elle a répondu en disant : “oui maman! Va en parler à maîtresse. Je vais te montrer Grâce. Ce n’est pas parce que sa maman est corps habillée qu’elle va penser qu’elle peut tout nous faire mais moi je suis fatiguée. Même dans le car elle me pousse toujours. Maman, viens parler à Grâce ! S’il te plaît, viens!”

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Tu veux vraiment que j’y aille ?
Oui maman; je veux a-t-elle insisté d’une voix toute timide.
Ça m’a ramené un peu en arrière avec son ancienne école. A l’époque, on avait du mal à la faire partir à l’école tous les matins et ce, pendant 3 ans.
A chaque fois, elle s’accrochait à nos pagnes quand arrivait le moment de la séparation.
J’ai mis du temps à comprendre qu’elle avait peur de son enseignante je m’en suis voulue et depuis j’ai promis de veiller au grain.

Des idées noires ont commencé à germer dans mon esprit. J’en voulais à Grâce de terroriser ainsi ma fille. J’en voulais également à ses parents de ne pas avoir suffisamment “éduqué” leur fille.
J’ai eu envie de poster tout le nom de Grâce afin que sa maman ou une connaissance reconnaisse le nom afin qu’on en discute.
J’ai voulu me rendre dans son école et menacer Grâce de ne plus jamais frapper mon bébé. Beaucoup d’idées noires m’ont visité en ce moment mais après avoir bien échangé avec Matou à qui j’ai réitéré mes conseils, à savoir se battre ne jamais se laisser marcher sur les pieds. Se référer toujours à sa maîtresse et l’informer pour ce genre de cas. Qu’elle n’ avait pas à avoir peur ou honte ce sont des choses qui arrivent et qu’on peut trouver des solutions.

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Et ensuite, j’ai eu une pensée pour Grâce aussi je me suis souvenue qu’elle avait le même âge que ma fille, que c’était aussi une enfant qui ne savait pas toujours ce qu’elle faisait et qui ne se rendait certainement pas compte des conséquences de son acte. J’ai pensé à sauver le soldat Grâce. Il me fallait lui parler avec les yeux d’amour, avec la voix apaisante d’une maman qui demande à son enfant d’éviter la violence et d’être tendre avec ses amis. En tant que maman je me suis mise à la place de la maman de Grâce et j’ai juste eu envie de la protéger, de lui parler, de lui tendre la main et lui inculquer certaines valeurs

Finalement, après le coup de fil passé à sa maîtresse, elle m’a promis de régler le cas.
Les jours suivants, Matou n’en a plus parlé et les fois j’ai demandé elle m’a dit que ça allait maintenant mais pour quand ?

Peu de temps après, elle est venue me faire part de la maltraitance que subissait une autre de ses camarades de la part de la même Grâce. Quand j’ai poussé un peu plus loin la conversation, elle m’a avoué qu’en fait c’est toujours elle qui fait des choses pour faire rire Grâce pour éviter qu’elle la tape de nouveau.
Et j’ai répondu qu’elle n’était pas obligée de faire des choses pour que Grâce l’apprécie et qu’elle devait rester elle-même.

Cette fois-ci je prévois de rencontrer les parents de Grâce dès que possible mais en attendant j’ai demandé à ma fille de se défendre et de ne pas se laisser faire. Mais comment lutter contre la nature tendre et maternelle de ma fille ?

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Depuis que j’ai initié ces moments d’échanges avec les filles. Prendre de leurs nouvelles à la descente de l’école.
Elles et moi nous nous racontons nos journées. Nous rions et nous faisons nos selfies. Ce petit temps de qualité ensemble fait que les enfants arrivent à me parler sans hésitation et sans crainte. Elles savent qu’elles ont une oreille attentive en la personne de maman.

J’ai essayé de m’expliquer l’attitude de Grâce. Était-elle battue par sa maman,? Était-ce la transposition de scènes auxquelles elle a assisté. A-t-elle subi des maltraitances? Se sent-elle seule et abonnée de sa maman ? N’est ce pas un vide que Grâce essaie de combler ? Je n’aurai aucune réponse mais une chose est sûre j’ai eu Grâce en estime et me suis promis de lui faire un coucou une fois à l’école et lui parler avec douceur.

Les parents que nous sommes ne devons pas être renfermé sur nous-mêmes. Sachons observer, soyons alertes et surtout soyons les amis de nos enfants. Cela nous évitera beaucoup de choses.

Instaurer un climat de peur, de rejet, être le parent qui n’a jamais le temps de répondre aux sollicitations des enfants et qui n’hésite pas crier à la moindre occasion feront tomber cet enfant dans un mutisme et vous le perdrez. Sachons également régler avec tact les différends entre les enfants.

Plus le temps passe, plus je me réjouis d’avoir fait le bon investissement pour mes enfants. Je le répète à qui veut l’entendre que mon premier boulot, c’est celui d’être maman. Et en ce 20 Novembre 2020, journée dédiée à l’enfance, je voudrais exhorter chaque parent à s’impliquer davantage dans l’éducation de son enfant. Une communication permanente devrait exister entre le parent et l’enfant afin que celui-ci sache pouvoir compter à chaque moment sur le parent et ne se retrouve pas désorienté et perdu face à des problèmes. Chers parents, faisons de la vie de nos enfants un paradis surtout. Paradis dans lequel ils se sentiront écoutés, considérés, pris en compte.

Fatim SYLLA

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